Au Brésil, la réforme agraire est inscrite dans la constitution mais n'est pas appliquée. Pour faire pression sur le gouvernement, le MST (Mouvement des Travailleurs Sans Terre), depuis 1975, occupe des terres laissées en friche pour les redistribuer aux familles sans terre.

Le MST s'engage alors à faire reconnaître par l'Etat la légalité de cette occupation au regard de la réforme agraire. Une fois l'occupation "légalisée", les familles s'organisent pour défendre une agriculture à échelle humaine respectueuse de l'environnement.

 COPERMATE  travaille avec les paysans des "asentamientos" environnants pour valoriser leur production qualitativement et commercialement. Elle fournit aussi un appui technique, notamment en ce qui concerne la production biologique.

260 artisan-es (225 femmes) dans 20 groupes et 2 salariés

Bio Fair Trade est une entreprise sociale fondée en 2007 par 2 entrepreneurs issus du milieu universitaire et désireux de mettre en œuvre les valeurs de solidarité économique qu’ils exposaient à leurs étudiants de manière théorique.

BIO FT agit en tant que branche commerciale pour des organisations de producteurs très variées travaillant divers types d’artisanat : terre cuite, rafia, fils crochetés, récupération, graines, etc. Parmi les produits, on trouve des bijoux en or végétal, une spécificité de l’artisanat brésilien : cet or végétal est en fait une plante herbacée de couleur dorée que l'on ne trouve que dans une région du nord brésilien (Jalapao) dans l’état du Tocantis.

Depuis 1988

400 groupes d'artisans, 14 employés

Comparte est une société d’artisanat d'exportation à but non lucratif, créée en 1988. L'objectif initial était de trouver des débouchés pour les artisans chiliens. Elle travaille actuellement avec près de 400 ateliers, soit plus de 1200 artisans. Elle est devenue l'organisation artisanale exportatrice la plus importante du Chili.

Le siège de Comparte est situé à Santiago du Chili, mais les artisans partenaires sont disséminés sur tout le territoire : 65% des ateliers sont situés en dehors de Santiago, sans distinction d'origine ethnique (Aymaras et Mapuches entre autres) ou de genre (65% de femmes).

L’artisanat représente 80% des ventes. Presque 100% des ventes sont réalisées à l’export, dont 65% sur le marché du commerce équitable.

Comparte est très intégrée dans la démarche équitable. Membre de l'IFAT depuis 2006, Comparte limite ses ventes sur le sol national aux entreprises, pour ne pas rentrer en concurrence avec les petits artisans. Elle tente, lors de ses ventes, de sensibiliser à la démarche équitable.

Comparte s'engage :

- à proposer des salaires systématiquement supérieurs au salaire minimum chilien ;

- à garantir des possibilités d'avance pour ses artisans (25% à 50%), afin que ces derniers ne s'endettent pas pour obtenir les matières premières ;

- à offrir à ses artisans des cycles de formation divers (organisations nationales, ONG) et à leur proposer des conseils techniques (procédés de production, ...).

21 associations de 10 à 70 membres, soit environ 700 artisans

La Central Interregional de los Artesanos del Perù (CIAP) est née en 1992, de la scission d’une fédération d’artisans, AIP, constituée dans les années 80 lors de la guerre civile menée par le Sentier Lumineux. La CIAP a pour objectif de soutenir les artisans péruviens et de promouvoir l’identité culturelle andine, via la commercialisation de leurs produits à des conditions avantageuses.

Aujourd’hui la structure regroupe plusieurs branches d’activités : l’association initiale CIAP est chargée de promouvoir les groupes d’artisans ; Intercraft Perù est l’entreprise de commercialisation, responsable des exportations ; Pachamama constitue l’entreprise de tourisme solidaire ; enfin, la Cooperativa de Ahorro y Crédito est une coopérative de crédit permettant aux groupes de base d’accéder au crédit.

CIAP regroupe une majorité de femmes, 80% qui cumulent parfois le travail domestique, agricole et artisanal en milieu rural, ce qui induit une meilleure productivité en milieu urbain.

Les coopératives sont récompensées pour la qualité de leur travail après un classement visant à mesurer aussi leur degré d’autonomie vis-à-vis de la structure-mère et leur implication dans la gestion administrative et la participation aux réunions.

Plus de 2000 personnes bénéficient directement ou indirectement du commerce équitable en milieu rural et urbain.

Les artisans sont payés selon les produits, 50 à 70% du prix FOB versé par les clients et le préfinancement éventuel des commandes leur revient pour financer leurs outils de production ou les matières premières.

Des projets sociaux sont mis en place pour soutenir les plus défavorisés et maintenir le lien social, comme l’organisation de repas pour les fêtes destinés à tous les membres de la communauté, ou des activités de travaux manuels à l’aide de matériaux recyclables destinés aux enfants de 3 à 4 ans.

800 artisanes de 26 groupements mayas

Aj Queen est une fédération de producteurs guatémaltèques créée en 1989 dans le sud-ouest du pays (Chimaltenango), qui réunit aujourd’hui quelques 800 artisans (majoritairement des femmes – 95%) de 26 groupements issus des communautés mayas du pays (Quiché, Cakchiquel, Tzutujil et Kekchí).

Imaginée pour proposer une alternative équitable aux intermédiaires peu scrupuleux, Aj Quen permet aux femmes de vivre dignement de leur activité traditionnelle tout en perpétuant leur identité culturelle : le tissage. Aj Quen signifie d’ailleurs « le tisserand » en langue maya. Le tissage manuel est en effet très fortement concurrencé par l’importation de produits tissés manufacturés de mauvaise qualité.

Aj Quen assure la gestion des commandes et les distribue au sein des communautés de manière équitable : les tisserandes peuvent ainsi travailler depuis chez elles et participer ainsi activement aux revenus de la famille. 14 salariés recrutés par l’organisation travaillent au sein de la structure pour assurer les rôles d’appui, de structuration et de vente (centrale et magasins).

Les ventes ont pendant longtemps été tournées quasi exclusivement vers l’exportation dans les filières du commerce équitable mais Aj Quen a depuis lancé un vaste programme de vente locale qui évolue constamment : le dernier projet en date consistant en la création d’une chaîne de magasins locaux (appuyée par Oxfam Solidarité).

Grâce au commerce équitable, ce partenaire peut mener à bien des projets collectifs au bénéfice de l’ensemble des populations locales :

- Formations en tissage ;

- Formations en marketing, comptabilité, dessin de nouveaux produits ;

- Ateliers d’alphabétisation, de sensibilisation aux droits des femmes, à la santé et à la nutrition, ainsi que des formations en organisation communautaire ;

- Construction d’un centre de formation et d’un magasin ;

- Construction d’un habitat plus adapté aux conditions climatiques du pays pour les artisans.